5 calanques (1:20h)

Après la visite des 3 premières calanques en partant du petit port de Cassis, continuons l'aventure en poursuivant plus à l'ouest dans le Parc National des Calanques.

Les falaises sur votre droite en venant de Cassis ce nomment les falaises de castelviel, cela signifie le vieux château en provençal. Ce nom vient probablement du fait que ces falaises ressemblent aux remparts d'un château fort. Celles-ci sont réputées pour l'escalade mais également pour la plongée sous-marine, en effet elles ne s'arrêtent pas au niveau de la mer mais descendent à-pic jusqu'à 50m de profondeur.

Nous arrivons maintenant dans la calanque de l’Oule, en provençal "la marmite" ou "le chaudron". Cette calanque doit son nom d'une part à sa forme circulaire, mais surtout au fait que lorsque la mer est très agitée, l'eau bouillonne dans cette calanque comme l'eau qui bout dans une marmite. Les formations rocheuses qui s'élèvent se nomment les orgues de l’Oule. Il y a une petite crique cachée, complètement invisible qui se nomme la crique des contrebandiers. Celle-ci servait au moyen âge pour des charbonniers qui fabriquaient, de façon illégale, du charbon de bois en brulant des arbres dans le vallon de l'Oule au-dessus. Ils descendaient ensuite ce charbon de contrebande jusqu'à de petites barques en contrebas.

Juste après nous découvrons le calanquon de l'èissadon. En provençal le suffixe -on ou -oun signifie généralement petit, calanquon petite calanque, èissadon petite pioche. Cette petite calanque est connue pour son aiguille. A la base de l'aiguille de l'èissadon se trouve le chas de l'aiguille. On peut traverser cette faille dans la roche avec un kayak ou un paddle.

Nous sommes maintenant devant la calanque du Devenson qui signifie "petit bois protégé, petite réserve". C’est la calanque la plus difficilement accessible à pied, comme vous pouvez vous en douter à la vue de ces immenses falaises qui nous entourent, dont la hauteur atteint environ 250m. Ces falaises sont également réputées pour l'escalade. Les deux rochers à la sortie de la calanque se nomment "les frères dromadaires" car ils ressemblent un peu à des dromadaires couchés. Les calanques de L'Oule et du Devenson, comme l’ensemble du parc, sont des lieux de biodiversité exceptionnels. L'altitude élevée et les caractéristiques géologiques des lieux créent un habitat unique pour de nombreuses espèces animales et végétales.

Naissance de ce paysage calcaire

Ces roches calcaires sont constituées pour l'essentiel d'organismes marins fossilisés, il y a 140 millions d'années toute la région de Cassis, la Provence et même les Alpes se trouvaient sous le niveau de la mer. Au Sud à la place de la Méditerranée actuelle s'élevaient les hautes montagnes d'un continent l'érosion de ce continent et l'hydrologie (suivant une pente Sud-Nord) vont faire s'accumuler des sables et des galets que l'on retrouve aujourd'hui en haut du Cap Naïo et au Bec de I' Aigle (à la Ciotat) sous forme de "poudingue". Les mouvements de l'écorce terrestre provoquent font lentement leurs travail avec l'achèvement de l'ouverture de l'océan Atlantique, puis 30 millions d'années plus tard la première élévation des Alpes, l'émergence à nouveau de certaines parties de la Provence, et enfin le creusement de la Méditerranée à partir de la mer primitive, la "Téthys". L’érosion des montagnes, les torrents, le creusement des vallées, préparent un paysage ressemblant à celui que nous connaissons aujourd'hui. A la faveur d'un climat très chaud et d'une importante évaporation, la Méditerranée va jusqu'à s'assécher, il y a 6 millions d'années, en faisant disparaître avec elle toutes les formes de vie marine. Mais avant cela, de profonds canyons vont se creuser comme celui de Cassidaigne avec déjà 1000 mètres de profondeur à 8 km à peine au large de Cassis.

Flore
Les végétaux méditerranéens dominent ces calanques, avec une grande diversité d'arbustes et de plantes. Les pins d'Alep, les genévriers, les chênes-lièges et les buis côtoient une multitude de fleurs sauvages comme le thym, le romarin et la lavande, créant un parfum typique de la région. En saison, les calanques sont aussi colorées par des tapis de fleurs de toutes sortes, qui contrastent avec les roches blanches des falaises.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser les pins d'Alep majoritaires sont plutôt récents dans le paysage forestier des calanques. En effet la formation végétale sur la base de chênes et autres feuillus qui témoigne de l'existence d'un climat plus froid par le passé, se fait de plus en plus rare et se trouve localisée dans les zones les plus froides en hiver et dotées d’un sol épais comme vers le fond du vallon des Janots au dessus de Cassis.

Faune
La faune est riche, tant terrestre que marine. Parmi les animaux terrestres, on peut apercevoir des lézards, des serpents et des oiseaux comme le faucon pèlerin ou l'aigle de Bonelli, qui font de ces calanques un lieu privilégié pour l’observation ornithologique. En mer, la faune sous-marine est aussi particulièrement diversifiée. La plongée permet de découvrir un monde aquatique coloré, avec des poissons, des crustacés, des mérous, des oursins et parfois des dauphins.

En repartant vers le port de Cassis nous apercevrons peut-être au loin un groupe de goélands. C’est l'espèce d’oiseau marin la plus représentée dans les calanques son nom complet est le Goéland Leucophée, mais on l’appelle ici "Cabian''. La proximité de l'agglomération marseillaise et de ses déchets en mer, l’abondance de détritus sur les décharges avoisinantes, ont depuis des décennies, contribué à une formidable explosion démographique de cette espèce. Cette évolution se fait au dépends des autres espèces moins fécondes et plus fragiles comme les puffins et les pétrels. Les oiseaux de haute mer comme le Fou de Bassan et le Cormoran huppé sont de passage sur le littoral. Les Puffins cendrés ainsi que les Pétrels tempête nichent en des lieux isolés comme les îles de l'archipel de Riou. Ils passent leur journée en mer, se nourrissant exclusivement de plancton et de poissons frais. Ces extraordinaires oiseaux glissant au ras des vagues, volent plusieurs années sans toucher terre au début de leur vie. Ils traversent les océans et migrent l'hiver, souvent en Amérique du Sud. Ce sont des animaux sensibles notamment pendant la période de nidification car s’ils sont effrayés, les adultes vont quitter leur nid et le seul juvénile pondu dans l'année n’auras malheureusement aucune chance de survie.

Si vous souhaitez poursuivre davantage votre voyage alors retrouvez nous pour la découverte de l'Oeil de verre, Sugiton et enfin Morgiou et ses petits cabanons sur le circuit des 8 calanques !